visuel bannière d'article

Soins des sabots à la saison froide – Chapitre 2

Gale de boue et autres crevasses

Nous sommes de retour avec la suite de notre article lié aux soins spécifiques à apporter aux pieds et membres de votre Loulou à la saison froide, autrement connue sous le joli petit nom de « saison du gel et de la boue ».

Après avoir énuméré, il y a maintenant fort fort longtemps, les soins de base à respecter pour éviter tout problème, il est temps de se pencher un peu plus spécifiquement sur deux des affections les plus fréquentes de l’hiver : la Gale de boue et les crevasses.

La Gale de boue

La Gale de boue est le petit nom pas si sympathique donné à la dermatophilose.

C’est bien joli cette précision scientifique, mais en clair, quels sont les symptômes de cette affection cutanée?

Cette affection se localise généralement sur la partie inférieure des membres de votre Loulou, s’il a des balzanes ou la peau claire, il y sera plus facilement sujet, il en va de même pour les chevaux aux fanons longs (ceux-ci gardant plus l’humidité). La région affectée est dépilée (sans poils), enflammée (la peau apparaît rouge),  souvent suintante, et peuvent se former des croûtes douloureuses mais ne provoquant pas nécessairement de démangeaisons. Lorsque le paturon est atteint, les membres peuvent être engorgés.

Attention : en général, Loulou ne boite pas! Ne vous fiez donc pas à l’apparition ou non d’une boiterie. Ceci dit, une gêne locomotrice peut être observée, du fait de la douleur locale.

Comment prévenir pour ne pas avoir à guérir?

Photo by Marcos Gallardo on Unsplash

La première chose à faire est de limiter l’accumulation de boue sur son lieu de vie (oui, oui, nous sommes conscient d’enfoncer des portes ouvertes sur ce coup là, mais on ne le répètera jamais assez) et de bien sécher les membres après le travail et surtout après toute éventuelle douche. C’est en effet l’humidité qui favorise le développement des bactéries causant la gale de boue.

Certains cavaliers ont remarqué que l’application de corps gras en prévention présentait une certaine efficacité. Attention, il ne s’agit pas de tartiner les paturons de Loulou de vaseline! L’idée est d’en appliquer une noisette sur les parties les plus sujettes à la dermatophilose et de bien masser pour faire pénétrer. Le corps gras évite la fixation des bactéries, et donc le développement de l’affection.

Couper les fanons ou ne pas couper les fanons? Comme d’habitude, nous éviterons les affirmations sans nuances. Si les fanons favorisent la rétention de l’humidité au niveau des membres, ils ont aussi leur fonction protectrice — et oui, ils ne sont pas là juste pour la déco 😉. Les couper en prévention n’est donc pas nécessairement judicieux — mais peux pourtant selon les cas s’avérer nécessaire. A vous de juger en fonction de votre Loulou, de sa sensibilité, de son mode de pension, etc…

Quand la Gale de boue est là…

Si la gale de boue s’est installée, la première chose à faire sera dans les cas les plus extrêmes de couper ou tondre les poils de la zone atteinte. Cela vous permettra d’y voir plus clair, d’éviter les sur-infections et de limiter le l’humidité stagnante sur la zone affectée. Attention, la zone peut être très douloureuse pour Loulou, il pourrait avoir un comportement moins calme et délicat qu’à l’accoutumée (en plus direct, préparez-vous à ce qu’il n’apprécie pas nécessairement le traitement, qu’il cherche à s’y dérober, voire qu’il réagisse très vivement à cause de la douleur).

Une fois que la zone a été préparée au soins, vous pouvez vous lancer dans l’opération de nettoyage. Nettoyer la zone doucement, sans frotter avec des solutions antiseptiques (telle la bétadine par exemple), afin de désinfecter la zone. Vous pouvez aussi masser avec une pommade antiseptique telle la Pommade antiseptique de Pharmacare ou un produit équivalent. Attention, de ne pas frotter au point d’arracher les croûtes ne tombant pas d’elles-mêmes au risque d’aggraver la lésion cutanée et de renforcer l’inflammation.

Séchez les membres à l’aide d’un linge propre et sec. Rappelons-le, c’est l’humidité qui favorise le développement des bactéries, il serait dommage d’aggraver le problème en voulant le traiter! Veillez à la qualité et à la propreté des ustensiles utilisés pour les soins afin de ne pas irriter le cheval et de ne pas le re-contaminer avec des linges souillés.

Selon la sévérité de l’atteinte et après discussion avec votre vétérinaire, appliquez un produit de soin spécialisé sur les zones touchées et bandez si c’est possible afin de protéger le membre des rayons UV et des poussières. Attention toutefois: un bandage si Loulou reste au pré, c’est la fausse bonne idée! Celui-ci n’étant pas imperméable, il pourrait aggraver la situation.

En plus de ce traitement local, indispensable, un traitement par voie générale, à base d’antibiotiques, peut parfois s’avérer nécessaire. Votre vétérinaire jugera de son opportunité.

Enfin, soyez patients! Les soins peuvent être longs en particulier si les conditions de vie de Loulou ne permettent pas d’effectuer un bandage régulier ou de l’isoler dans un endroit sec.

Personnellement, j’ai un cheval a balzane et au pré. La gale de boue, il a bien fallu que j’apprenne à la prévenir et à la guérir. Une autre propriétaire m’a donné le tips qui a fait la différence pour moi et mon Loulou: L’Alufilm! Il protège des contamination extérieure et absorbe les sécrétions, donc pas de macération. Quant le box n’est pas une option, c’est vraiment top!

Clara — cavalière de loisirs

Note de la Team EE: Attention cependant, l’aluminium n’est pas un élément (au sens chimique du terme) bénin et son utilisation intensive, par pénétration dans l’organisme, pourrait créer plus d’ennuis de santé qu’il n’en a prévenu! Ce n’est donc pas la réponse à tout, et il ne s’agit bien entendu pas de repeindre Loulou couleur Argent, mais il comme coup de pouce ponctuel, cela peut en effet être une bonne idée.

Et les crevasses alors?

Les crevasses sont parmi les dermatites (inflammation de la peau) les plus fréquemment rencontrées.  Elles touchent le plus souvent les balzanes, c’est-à-dire les zones où la peau est plus sensible aux UV et aux agressions, et en particulier la face postérieure du paturon particulièrement soumise aux pliures du pied lors de la locomotion et en plus grande proximité avec le sol. 

Quelles en sont les causes?

Elles sont multiples et similaires au causes de la gale de boue:

Première cause : le terrain foulé par le cheval : terrain sablonneux, abrasif, présence de fumier, de boue, de poussière… Autant de raisons qui vont créer une irritation et une inflammation des parties inférieures des membres du cheval.

Autre cause possible: l’hygiène du lieu de vie du cheval. Une litière trop souillée, la présence d’urine en abondance peuvent entrainer une irritation chimique et une contamination bactérienne de la peau. Veillez à maintenir les boxes et autres lieux de vie les plus propre possible.

Enfin, une photosensibilisation due aux caractéristiques des peaux claires naturellement plus sensible aux UV, mais peut être également provoquée par l’ingestion de plantes photo-sensibilisantes comme le trèfle, les légumineuses ou le sarrasin par exemple. Dans ce cas, d’autres parties du corps peuvent être touchées: souvent les régions blanches du corps, face et bout du nez par exemple.

Comment en reconnaitre les symptômes?

Les symptômes sont rapidement observables: Peau douloureuse et gonflée, chute de poils et présence de croûtes, peau rose à rouge et suintante, présence de plaies ulcérées sous les croûtes, la surface de la peau apparait crevassée et recouverte d’un agglutinât de sérum séché ayant l’apparence de gouttes légèrement ambrées et durcies à la surface. 

Oui, mais, d’autres pathologies présentent des symptômes similaires!

Comme certaines infections fongiques, dues à la présence de champignons. Pour les différencier: les affections fongiques pourront être présentes sur d’autres parties du corps — et pas en priorité la partie inférieure des membres — et ce de manière équivalente sur peaux foncées ou claires.

Ou aussi la gale chorioptique, due à un acarien. Elle touche le plus particulièrement les races à longs fanons. Elle entraine une irritation très importante et des comportements caractéristiques : agitation, cheval qui tape du pied et qui peut aller jusqu’à se mordre les zones atteintes à cause des très fortes démangeaisons.

Photo by Alecu Gabriel on Unsplash

Et enfin, la gale de boue dont nous venons de parler.

Il peut être difficile d’établir un diagnostic certain tant certains des signes cliniques se ressemblent, surtout si l’infection est prise tôt. Il faudra parfois recourir à des analyses de manière à établir un diagnostic certain, n’hésitez donc pas à consulter votre vétérinaire de manière à traiter au plus tôt de manière adaptée à la pathologie concernée.

Prendre en charge rapidement

Sans soins précoces, les crevasses peuvent évoluer et les lésions atteindre le côté et la face antérieure du paturon et du boulet avec un gonflement de toute la partie inférieure du membre. 

Pour l’éviter, il faut donc traiter au plus tôt. Les soins sont similaires à ceux de la gale de boue puisqu’il faudra nettoyer, désinfecter, sécher et apporter un corps gras de manière à éviter que les croûtes formées par la cicatrisation des plaies ne se re-fendent provoquant l’aggravation de l’affection en creusant les plaies d’avantage.

Si la vaseline reste un incontournable, le Mytosil (que l’on peut trouver en pharmacie) est également très efficace. En prévention, je pense toujours a bien rincer et sécher les membres de mon cheval après chaque séance en carrière : mieux vaut prévenir que guérir!

François — propriétaire

Bien entendu, sur la période des soins on essaiera de laisser Loulou au repos (les crevasses peuvent être très douloureuses) et au sec pour éviter l’aggravation de l’infection, ainsi qu’au propre pour éviter toute sur-infection.

Laisser un commentaire